Sans aucune prétention ni arrogance je peux dire que la maison est à l'image de mon jardin débordant de plantes. L'opulence pourrait sans doute être le "maître mot" et je me demande même parfois si je ne suis finalement pas en train d'en faire petit à petit le leitmotiv de mon humble existence...
Dans le jardin, les plantes sont reines et débordent largement de l'espace qui leur est réservé. Je serais probablement malade à l'idée de jeter des semis spontannés, que ce soient des digitales, des camomilles, des moleines ou, en fait, quoi que ce soit d'autre. J'accumule et je me laisse petit à petit envahir et déborder. Ce n'est pas un drame, cela m'amuse même plutôt, surtout quand ma pauvre Maman levant les yeux au ciel et portant tout le désespoir du monde sur ses épaules me dit "Il faudrait quand même faire quelques choses pour ces digitales! Tu sais que si Papa passe, tout sera piétiné. Il ne faudra pas venir en faire un drame!"...Comme si j'avais l'habitude de faire des drames!
Pour les objets, c'est comme avec les plantes: j'achète, je trouve, je reçois, je les attire simplement à moi (sans doute un don!) et la maison s'est remplie petit à petit. Les objets me passionnent mais à la différence des plantes, je n'éprouve aucun mal à m'en séparer au moment voulu et c'est pourquoi j'en propose régulièrement à la vente. Le décor change et évolue différement du jardin, où certains éléments ne font simplement qu'être deplacés. Ici, certains objets disparaissent quand je leur ai trouvé ( je l'espère!) une bonne maison pour le futur. Mais ils ne disparaissent pas tous. En fait, il m'arrive même souvent de déclarer que l'on devra m'enterrer avec telle ou telle pièce. Au début, cela faisait bien rire mon entourage... Maintenant, c'est moi qui rigole de voir qu'ils ne sont plus tout à fait certains que ce soit de l'humour de ma part!
Enfin, bref, certains objets sont vraiment mes "enfants chéris". Il y en a beaucoup, et ma tombe ressemblera sans doute à celle de l'autre Egyptien,vous savez, celle que Lord Cornavon a découvert en 1922. Pour être certain qu'ils n'en n'oublient aucun au moment venu, je vais faire une petite liste et je vous présenterai un objet chaque semaine, en essayant de vous raconter pourquoi tel ou tel est si spécial à mes yeux... Ma passion sera peut être contagieuse!
Cette semaine, j'ai choisi de vous présenter un ancien couvre lit en velours rouge. Mes photos ne sont pas à la hauteur de sa fascinante couleur bordeaux nuancée et patinée. Glamour à l'extrême, je suis parfois même tenter de le qualifier de vulgaire, voire de kitsh tellement il se fait remarquer dans la chambre où je l'expose. Il éclipse littéralement tous les autres objets de la pièce. Avec sa couleur changeante et ses reflets, ses motifs en relief opulents et ses généreuses dimensions, sans parler de la "sensualité" de son velours, il arrive dans les plus hauts classés de mes objets favoris et j'ai parfois du mal à le quitter le matin ( qui m'a traîté de cinglé?!? J'attends que le coupable se dénonce!) et à ne pas passer mes journées dessus. Les textiles anciens sont les meilleurs éléments pour donner vie à un intérieur, après les fleurs fraîches bien sûr, et quand ils ont la chance d'avoir pu traverser les années sans accrocs, en excellent état avec leurs couleurs simplement adoucies et patinées, ils sont inestimables dans votre intérieur!. Celui-ci a un peu plus de valeur quand même: c'est un cadeau de Madeleine...
Et dans plus de 2000 ans, qui sait ce que l'on découvrira, en plus de ce couvre lit, dans le tombeau oublié d'un excentrique ( qui a dit cinglé?!?)...
